Si Courrier International (N°953) en fait sa Une, en citant El Pais, The Guardian, The Independent, les ouvrages faisant son éloge fleurissent dans les rayons pour qui veut cultiver "l'art d'être bon : oser la gentillesse" (Belfond 2008) écrit par Stefan Einhorn et déjà Best-seller en Suède et "L'art de la gentillesse" (Pocket), un essai du philosophe psychologue italien Piero Ferruci.
Voilà comment mettre au goût du jour une valeur qui semble être tombée en désuétude...
Faut-il avoir honte de ses bons sentiments ?
A l'ère du chacun pour soi, la gentillesse n'a plus la cote, malmenée, dénigrée, souvent assimilée à la vertu des perdants, elle fait même l'objet de lourds soupçons. Narcissisme déguisé ? Les gens gentils sont-ils des drogués de l'autoapprobation ? Ou égoïsme camouflé ? L'altruisme inné est-il simple stratégie ?
La Bienveillance fait couler beaucoup d'encre. "Plaisir" qui semble "dangereux parce qu'il repose sur une sensibilité aux autres, ce qui n'est pas toujours confortable" explique Courrier International. Cette forme d'empathie agace et déclenche des aversions certaines. Qui sont les phobiques de la gentillesse ?
Si désirable parce qu'elle crée une sorte d'intimité particulière, cette qualité fait peur tant on a besoin d'elle.
Gentillesse = imagination ?